En 1995, Eric Brun-Sanglard est soudainement atteint et diagnostiqué d'un virus qui va progressivement le rendre aveugle. En quelques mois, ce directeur de communication est plongé dans le noir absolu. Forcé d"utiliser son corps et ses autres sens pour se retrouver dans sa maison, il découvre et remarque peu à peu de nouveaux détails qu'il n'avait jamais vu auparavant.
Grâce aux textures, aux sons et aux odeurs qui l'entourent, il se met à mesurer et à apprécier l'espace. Il caresse les sols, les fenêtres, les poignées de porte, la verdure, et projette les possibilités d'une nouvelle architecture intérieure.
Plus étonnant encore, il semble faire la découverte exceptionnelle d'un nouveau langage, basé sur l'énergie, les forces et les vibrations. "J'avais une pièce dans la maison où je ne me suis jamais senti bien...
Tout à coup, j'ai eu ce désir d'ouvrir une fenêtre dans un mur . Une énergie totalement différente est apparue dans cette pièce. Soudainement, je me sentais bien. C'était une pièce merveilleuse!"
Sans même le savoir, il passe d'un langage visuel à un langage «vibratoire» et développe, selon ses dires, une maison de plus en plus à taille humaine.
"J'adore être aveugle car depuis que j'ai perdu la vue, j'ai gagné ce sens de profondeur, de vérité et d'émotion."
Il décide alors de vendre sa maison. Puis recommence l'expérience, avec succès, et se lance finalement dans une seconde carrière qui semble inaccessible aux non-voyants : l'architecture d'intérieur. Aujourd'hui célèbre dans le milieu du design Eric Brun-Sanglard raconte son histoire dans son livre, "Au-delà de ma nuit".
Source : le magazine de l'INREES numéro 10.
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